L’histoire du temps présentJuin 1941: La peste ou le choléra?

L’histoire du temps présent / Juin 1941: La peste ou le choléra?
Le cimetière des soldats soviétiques à Volgograd  Photo: dpa/Ulf Mauder

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Le dimanche 22 juin 1941, les Luxembourgeois découvrirent à leur réveil que la guerre venait d’entrer dans une nouvelle phase. Le Troisième Reich se lançait à l’assaut de l’Union soviétique. Ses objectifs étaient multiples: détruire le „judéo-bolchevisme“, faire de l’Allemagne une puissance globale, légitimer son hégémonie en la plaçant à la tête d’une croisade européenne contre le communisme. De nombreux Luxembourgeois se mirent à espérer une défaite allemande, tout en craignant une victoire soviétique.

Le 22 juin 1941 avant la levée du jour, les premières pointes d’une formidable force d’invasion transperçaient la frontière occidentale de l’Union soviétique en plusieurs endroits, de la Baltique à la mer Noire. Trois millions de soldats allemands et un peu moins de 700.000 alliés finlandais et roumains étaient engagés dans cette opération au nom de code „Barbarossa“, en référence à Frédéric Barberousse, l’empereur germanique disparu en Orient, où il était parti en croisade.

Malgré les mises en gardes, Staline n’avait pas voulu croire que les Allemands attaqueraient. En août 1939, son ministre des Affaires étrangères, Molotov, et son homologue allemand, Ribbentrop, avaient signé un pacte de non-agression qui avait été très avantageux à leurs deux pays. Ceux-ci s’étaient alors partagé l’Europe de l’Est. Ce traité avait de surcroît libéré le Troisième Reich du risque d’une guerre sur deux fronts, lui permettant de se concentrer sur ses adversaires occidentaux.

Le combat du Bien contre le judéo-bolchevisme

Le pacte avec le diable bolchevique n’avait été toutefois qu’un pis-aller pour Hitler. Une fois la France vaincue, l’Angleterre affaiblie, l’Europe soumise, il avait enfin les mains libres pour régler son compte à l’ennemi communiste. Après tout, cela avait été l’un de ses principaux objectifs depuis qu’il s’était engagé en politique, au lendemain de la Grande Guerre.

Le parti national-socialiste, dont il était le chef depuis 1921, était l’un de ces nombreux groupuscules d’extrême-droite qui étaient nés de la défaite et de la peur de nombreux Allemands que leur pays vaincu soit frappé par une révolution du même type que celle qui avait permis aux bolcheviques d’abattre l’ancien ordre tsariste en Russie. Cette crainte se fondait sur la volonté du nouveau régime communiste d’exporter sa révolution, mais aussi sur la présence en Allemagne de fantasmagoriques ennemis intérieurs qui, après avoir poignardé les armées impériales dans le dos, se tenaient prêts à agir aussitôt que Moscou en donnerait l’ordre.

Au premier rang de ces ennemis intérieurs figuraient les juifs qui, aux yeux des nazis, étaient l’adversaire mortel de la „race allemande“, son éternel contraire. Le communisme était d’ailleurs une de leurs inventions, concoctée non pas dans le but affiché et démagogique de libérer les hommes et les femmes de l’oppression et de créer une société égalitaire, mais pour subvertir les hiérarchies naturelles, détruire la culture européenne et réduire en esclavage les peuples „ aryens“. Eradiquer le „judéo-bolchevisme“, ce Mal absolu dans cette vision téléologique de l’histoire qu’ils se plaisaient à répandre et dans laquelle ils tenaient eux-mêmes le rôle du Bien, était dès lors une „mission sacrée“ pour les nazis.

L’Allemagne, puissance globale

L’invasion de l’URSS fut d’emblée envisagée et planifiée comme une guerre d’extermination. A l’arrière des forces combattantes, quatre „Einsatzgruppen“ d’une force totale de près de 3.000 hommes devaient exécuter les représentants de l’Etat communiste, les juifs et tous ceux qui, selon eux, représentaient un danger. La Wehrmacht avait pour sa part reçu l’ordre d’abattre tous les „commissaires politiques“ – les officiers communistes qui veillaient à la bonne tenue idéologique de la troupe – tombés entre ses mains. Dans les mois suivants, elle allait aussi laisser mourir de faim des millions de soldats de l’Armée rouge qu’elle avait capturés.

L’extermination des populations juives et de l’essentiel des populations slaves, jugées „racialement inférieures“, était une donnée prise en considération dans une série de plans de réaménagement de l’espace est-européen, entrés dans l’histoire sous le nom générique de „Generalplan Ost“. Ces travaux, réalisés sous l’égide de la SS, devaient concrétiser les projets que Hitler avait ébauchés dans „Mein Kampf“. Leurs auteurs ne sont pourtant pas des idéologues, mais des universitaires – historiens, géographes, agronomes, économistes, etc. – qui, pour la plupart, poursuivront leur carrière académique après la guerre.

Au-delà de sa dimension idéologique, l’invasion de l’URSS était aussi une guerre de conquête qui devait permettre à l’Allemagne d’accéder au rang de puissance globale. Le „Lebensraum“ à l’Est était destiné à devenir son „Far West“, sa „Frontier“, un gigantesque espace continental à peupler et mettre en valeur, dont les millions de kilomètres carrés, les immenses ressources naturelles et l’énorme potentiel industriel lui permettraient de rivaliser avec les superpuissances de l’époque, comme l’empire britannique, le Japon et, bien entendu, les États-Unis.

Une croisade européenne

La justification officielle de l’entrée en guerre contre l’Union soviétique, celle que le régime nazi choisit de mettre en avant, les Luxembourgeois la découvrirent dans les journaux du lundi 23 juin. Elle était parfaitement résumée dans la manchette de l’Escher Tageblatt : „Der Rote Verrat an Europa. Eine Front vom Nordkap bis zum Schwarzen Meer zum Kampf für die Sicherung Europas angetreten – Doppelspiel der bolschewistischen Heuchler entlarvt – Russland war jederzeit bereit, uns in den Rücken zu fallen – Schamloser Bruch des Paktes.“

Tous ces points étaient détaillés dans un très long „Aufruf des Führers“, qui occupait une bonne partie de la une et de la page suivante. Hitler tenait tout d’abord à justifier pourquoi il avait scellé ce pacte avec l’Union soviétique, qu’il venait manifestement de rompre. Selon lui, tout était la faute de l’Angleterre qui, en 1939, fidèle à son habitude d’empêcher toute union des peuples européens autour d’une puissance continentale, avait déclaré la guerre à l’Allemagne renaissante. Pour éviter d’être encerclé, le Reich n’avait eu d’autre choix que de s’entendre avec l’Union soviétique. Mais celle-ci s’était révélée être un partenaire sournois, qui avait profité de la bonne foi allemande pour menacer ses voisins, Finlande et Roumanie en tête. Hitler avait donc ordonné une attaque préventive pour sauver l’Europe de la bolchevisation.

Cet acharnement du dictateur nazi sur la question du caractère européen de la guerre à l’Est en souligne un autre enjeu. Elle devait consolider et légitimer l’hégémonie de l’Allemagne en faisant de cette dernière le moteur d’une Europe unie dans une croisade contre le communisme.

Des sentiments mitigés au Luxembourg

Les Luxembourgeois furent-ils sensibles à cette rhétorique anticommuniste et paneuropéenne? La minorité pro-allemande fort probablement. A en croire un rapport du SD, les sentiments du reste de la population étaient plus mitigés: „Im Gegensatz zu Teilen der städtischen Intelligenz, die nur aus ihrer Einstellung gegen Deutschland heraus eine russlandfreundliche Haltung eingenommen habe, empfänden die Bauern und die Arbeiter vielfach den deutsch-russischen Krieg als eine Auseinandersetzung des Nationalsozialismus mit dem Kommunismus, d.h. zweier Weltanschauungen, denen sie aber fremd gegenüberstehen. Gefühlsmäßig seien sie gegen den Bolschewismus, weil sie im Falle eines russischen Sieges die Bolschewisierung ganz Europas befürchten. In einem deutschen Sieg sähen sie daher das geringere Übel. In diesen Kreisen vertrete man vielfach die Ansicht, dass Deutschland genötigt war, gegen Russland vorzugehen, weil die UdSSR die lebenswichtigen Lieferungen nach Deutschland eingestellt hätte, Deutschland aber auf das russische Getreide und Öl unbedingt angewiesen sei. […] Auch die klerikalen Kreise zeigen nach vorliegenden Meldungen dem deutsch-russischen Krieg gegenüber eine veränderte Haltung. Der Krieg im Osten werde von ihnen als Kampf des ,Antichristen‘ gegen den ,Antichrist‘ bezeichnet. Das Christentum, das aber England und die USA verkörperten, werde Sieger sein, nachdem sich die beiden heidnischen Kräfte gegenseitig zerfleischt hätten. In diesen Kreisen seien auch Bemerkungen zu hören, wie etwa: ,Wenn die Preußen den Krieg gewinnen, dann muss der Herrgott selbst ein Preuße sein.‘ Auch in den von der Geistlichkeit abhängigen bäuerlichen Kreisen werde die Hoffnung gehegt, dass es Russland gelingen möge, Deutschland niederzuschlagen. Den Schutz Europas vor dem Bolschewismus werde dann England gemeinsam mit den USA übernehmen.“

La ligne rouge

La synthèse du SD était plutôt laborieuse, confuse, non pas parce que ses agents peinaient à cerner l’opinion, mais parce que celle-ci était profondément ambiguë. La possibilité d’une défaite allemande n’était pas pour déplaire à de nombreux Luxembourgeois, mais la perspective d’une victoire soviétique les inquiétait aussi. La peur du communisme avait été très forte au Grand-Duché dans l’entre-deux-guerres. Au cours des années 1930, elle avait même été un catalyseur du réalignement des forces politiques.

Ce que beaucoup considéraient comme un choix entre la peste et le choléra, fut finalement dépassé par une autre crainte, plus directe et encore plus largement partagée, celle d’être entraîné dans la guerre de l’occupant. Or, plusieurs éléments indiquaient que l’introduction du service militaire n’était peut-être plus qu’une question de temps. Le régime nazi ne considérait-il pas les Luxembourgeois comme des Allemands? N’aurait-il pas un besoin croissant de recrues en cas de revers dans son aventure démesurée? Ne venait-il pas de rendre le „Reichsarbeitsdienst“ (RAD), cette antichambre du service militaire, obligatoire dans le Luxembourg occupé?

Enfin, une partie de la population s’engagea résolument dans la résistance et à partir du moment où l’URSS était envahie les militants communistes firent de même. Certains d’entre eux avaient entamé le combat contre l’occupant dès la fin de l’été 1940, à titre individuel. Les cadres du parti communiste luxembourgeois avaient dû, quant à eux, entrer en clandestinité pour échapper aux arrestations. La ligne officielle du parti était cependant de ne rien entreprendre contre les Allemands tant que le pacte germano-soviétique était en vigueur. Cela n’était plus le cas désormais.

Gaston la Feuille
20. Juni 2021 - 8.53

Was die Mehrzahl der Luxemburger im Krieg von Hitler hielten und die Wahrheit über ihren „Krieg“ gegen ihn und seine Schergen wird wohl für immer ihr Geheimnis bleiben. Soviel ich mich erinnere wurden im Gronn , ich besuchte gerade meinen Vater im nahen Krankenhaus von wo ich die Schüsse hörte , in aller Stille, einige wenig auf einer Hand zählbaren hohe Gielemännercher ins Jenseits befördert . Abgeshen von diesen paar Erschossenen und einigen rasierten Frauenköpfen war dann von luxemburger Preisen kaum noch die Rede... Ausser dem später abgelehnten Maulkorbgesetz sind auch die damaligen Stalingetreuen luxemburger Kommunisten so gut wie vergessen Die ganze Wahrheit über den «  luxemburger Krieg gegen die Preisen » wird nach dem Verschwinden der Augenzeugn , wie für alle früheren Kriege , in Abständen neu erfunden und angepasst werden.