L’histoire du temps présentMai 1943 – Et la peur changea de camp

L’histoire du temps présent / Mai 1943 – Et la peur changea de camp
Le Gauleiter Gustav Simon était préoccupé par la multiplication des désertions Photo: Archives Tony Krier

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Il y a exactement 80 ans, un phénomène nouveau émergea au Luxembourg occupé, celui des désertions en masse. Le nombre de ceux qui avaient tenté de se soustraire au service militaire était resté minime dans les mois qui avaient suivi son introduction. Mais à partir de mai 1943, quelque chose changea.

En février 1944, le Gauleiter Gustav Simon adressa un rapport au général Friedrich Fromm, chef de l’Ersatzheer – la composante de l’armée de terre allemande chargée de la formation des mobilisés. Le Gauleiter était préoccupé par la multiplication des désertions, phénomène qui, selon les données dont il disposait, avait commencé en mai 1943:

„In den letzten Monaten ist die Zahl der luxemburgischen Fahnenflüchtlingen erheblich angestiegen. Dies ergibt sich u.a. auch aus einem Schreiben vom 3. November 1943, das mir zur Kenntnisnahme zugegangen ist […]. Dieses Schreiben ist eine Bestätigung dafür, dass in den ersten 6 Monaten nach der Einführung der Wehrpflicht die Zahl der Desertionen in Luxemburg sehr gering gewesen ist. Wie Sie dem Schreiben entnehmen können, sind für die Monate Januar bis April 1943 für das Gebiet von Luxemburg nur drei Verfahren gegen Fahnenflucht und Zersetzung der Wehrkraft gemeldet worden. Hingegen beträgt die entsprechende Zahl für den Monat September 1943 bereits 221 Fälle.“1

La société bascule dans l’opposition

Pourquoi la vague de désertions ne se leva-t-elle qu’au printemps 1943 alors que le service militaire avait été imposé l’été précédent? Tout d’abord parce que les premiers conscrits luxembourgeois avaient été enrôlés au mois d’octobre 1942. En comptant une période de formation militaire de 4 à 8 semaines, ils avaient été envoyés au front entre novembre 1942 et janvier 1943. Leur baptême du feu avait donc eu lieu à une époque où les Allemands subissaient revers sur revers, tant en Afrique du Nord que sur le Front de l’Est.

Comme le notait le Gauleiter lui-même dans son rapport à Fromm, une partie de l’opinion – y compris dans sa frange pro-allemande – estimait dorénavant que l’Allemagne ne pouvait pas gagner la guerre. Risquer sa vie pour ce pays, celui-là même qui occupait le leur, devenait dès lors insupportable pour de nombreux conscrits, inenvisageable même. Quitte à se mettre en danger, ils préféraient encore déserter – et leurs parents étaient bien souvent d’accord avec eux.

Après trois ans de soumission plus ou moins docile, la masse critique de la société basculait dans l’opposition. Cette dynamique renforça les organisations de résistance qui, grâce à leur expérience de la clandestinité et aux réseaux d’information et d’entraide qu’ils avaient tissés à travers le territoire, allaient dans les mois suivants recueillir et nourrir des milliers de réfractaires et de déserteurs.

La certitude d’une libération proche

Cette évolution n’échappa pas aux Luxembourgeois restés fidèles au régime nazi, comme Artur S., un cadre important de la Volksdeutsche Bewegung (VdB) de Wiltz. Dans un rapport adressé au Sicherheitsdienst (SD), non daté, mais dont le contenu indique qu’il fut rédigé au printemps 1943, S. commençait par souligner que l’état de l’opinion n’avait jamais été aussi mauvais depuis le 10 mai 1940 et qu’il ne cessait de se dégrader. Des opposants notoires se rencontraient désormais régulièrement pour discuter de la libération et du sort à réserver aux collaborateurs:

„Der 22. Juni 1943 wird allgemein als der Tag des Großangriffs der Alliierten gegen Europa festgehalten. Von diesem Tag ab soll in Luxemburg begonnen werden aktiv gegen die Deutschen vorzugehen. Vorerst sollen aber alle deutschbewusste Luxemburger ausgeschaltet werden. Einem VM der hiesigen Dienststelle wurde bereits von verschiedenen Seiten der freundschaftliche Rat erteilt, er solle sich zur gegebenen Zeit aus dem Staube machen, da keiner der Luxemburger, die mit den Preussen zusammenarbeiten, am Leben bleiben werde. Zahlreiche deutschfreundliche Luxemburger sind aufgrund der überall zirkulierenden Gerüchte davon überzeugt, dass tatsächlich Geheimorganisationen in Luxemburg bestehen, die sich, außer mit dem Kampf gegen das Deutschtum, auch mit der Organisation der Weiterführung der Fahnenflüchtigen Luxemburger, Aufhetzung zur Fahnenflucht, Erfassung aller deutschbewussten Luxemburger zwecks späterer Liquidierung, besonders aber Zusammenfassung aller patriotisch eingestellten Luxemburgern befassen.“2

La toile de la résistance sur le pays

Artur S. avait peur, il était même terrifié au point d’en devenir paranoïaque. A l’en croire, la résistance, notamment la Letzeburger Pariote-Liga (LPL), sa bête noire, avait réussi à infiltrer tous les niveaux du régime allemand au Luxembourg: les administrations, les usines d’armement et même la direction de la police et la Sipo-SD.

Ce national-socialiste convaincu n’hésitait plus non plus à s’en prendre aux „Allemands du Reich“ (Reichsdeutsche) stationnés au Luxembourg, dont la „crédulité débonnaire et stupide“ („gutmütig-dumme Vertrauensseligkeit“) mais aussi la „gloutonnerie et le goût pour le marché noir“ („Fresslust und Hamsterlust“) avait permis à la LPL de tisser sa toile.

Ayant endormi la vigilance allemande, ce mouvement de résistance était en train de répertorier les porteurs d’armes pour les gagner à leur cause. Policiers et chasseurs étaient approchés, mais aussi des cadres du parti national-socialiste armés par l’administration civile.

L’angoisse et l’isolement des pro-allemands

Selon Artur S. la LPL avait si bien réussi à subvertir le régime, qu’il était devenu extrêmement difficile de se fier à ses propres camarades:

„Auch wird den LPL-Leuten an das Herz gelegt, niemals eigenmächtig gegen Luxemburger vorzugehen, die bisher führend in der Partei tätig waren, denn auch hierunter zähle die LPL gute und brauchbare Leute. Die Liquidierung der „Landesverräter“ also jener Luxemburger die sich tatsächlich umgestellt haben, solle man der LPL-Führung überlassen. Selbstverständlich müssen die Landesverräter sowie die Geschäftsinhaber, soweit sie solche sind, boykottiert werden. Die Gehaltempfänger oder Arbeiter sind mit allen Mitteln zu Grunde zu richten, wenn möglich auf gesetzmäßigen oder Verwaltungswegen und unter Ausnutzung ihrer reichsdeutschen Vorgesetzten. Alle kleinen Dienstverfehlungen oder etwaige Unterlassungssünden dieser Luxemburger müssten den reichsdeutschen Vorgesetzten derart aufgebauscht vorgetragen werden, dass er dadurch große Verfehlungen sieht. Auch sei es ratsam, den „Landesverräter“ geschickte Fallen zu stellen, um sie desto sicherer zu erledigen. Bei gutgesinnten d.h. deutschgesinnten Geschäftsleuten müssten alle Schwarzhändel und sonstige nicht gesetzmäßig zugelassenen Händel festgehalten und der LPL mitgeteilt werden. Diese würde dafür sorgen, dass die deutsche Sicherheitspolizei davon unterrichtet würde. Dabei könne man mit ruhigem Gewissen diese Geschäftsleute zu solchen unerlaubten Handlungen verlocken, denn desto früher sei für ihre Liquidierung gesorgt.“3

Ce que décrivait Artur S. n’était pas complètement inédit. La décomposition des structures pro-allemandes avait débuté fin 1941. Il exagérait probablement aussi en y voyant une stratégie à longue haleine d’une LPL tentaculaire. Mais cette exagération est intéressante car révélatrice de l’angoisse que ressentait alors le noyau dur des Luxembourgeois pro-allemands, de plus en plus isolé au milieu d’une population hostile. Les Allemands du Reich, qui leur avaient promis monts et merveilles, n’avaient réussi qu’à les compromettre. Non seulement ils étaient en train de perdre la guerre à l’extérieur, mais ils ne semblaient même plus capables de maîtriser les événements à l’intérieur du petit Luxembourg.


1 Archives nationales de Luxembourg (ANLux), Fonds Microfilms divers (FMD) 001, rapport du Gauleiter Simon du 8 février 1944 (Betr.: Behandlung luxemburgischer Deserteure) adressé au Generaloberst Fromm.

2 ANLux, Fonds Affaires politiques (AP) S19 (Diekirch II), rapport non daté.

3 Idem.

Robert Hottua
14. Mai 2023 - 16.43

Gestern habe ich verblüfft diesen Wikipedia Artikel gelesen. Er betrifft die von Ihnen, Herr ARTUSO, in Ihrem heutigen Artikel erwähnte Zeit. ▪ Umsiedlungsaktion für Luxemburg (Wikipedia, 07.07.2022) Am 9. September 1942 verkündete der CdZ-Leiter für Luxemburg Gustav Simon die Umsiedlungsaktion für Luxemburg. In ihrem Verlauf wurden bis zum Kriegsende etwa 4.200 Luxemburger Bürger nach rassischen Wertmaßstäben unter Zwang in den Osten "umgesiedelt". ▪ Hintergrund Am 9. August 1942 fand eine Besprechung im Führerhauptquartier im Beisein der CdZ Leiter Wagner, Bürckel und Simon mit Staatssekretär Stuckart, Außenminister Ribbentrop und Generalfeldmarschall Keitel statt. Dabei wurde eröffnet, dass Hitler der "Evakuierung" aller "Asozialen und Verbrecher", aller "Minderwertigen" und "blutmäßig nicht zu uns Gehörenden" für das Elsass, Lothringen und Luxemburg zugestimmt habe. Umsiedlungen größten Stils müssten vorerst unterbleiben, Einzelaktionen wären nach dem Willen Hitlers und Himmlers aber möglich. Die daraufhin vorbereiteten und Anfang 1943 umgesetzten "Absiedlungen" und "Evakuierungen" betrafen gleichzeitig die Gebiete Elsass, Lothringen und Luxemburg. Mit der "Verordnung des Reichsministers des Inneren über die Staatsangehörigkeit in Elsaß, Lothringen und Luxemburg" vom 23. August 1942 erhielten "deutschstämmige" Bewohner und deren Familien dieser Region die deutsche Staatsangehörigkeit. Diese wurde nach den rassistischen Maßstäben der deutschen Volksliste des Reichskommissars für die Festigung deutschen Volkstums abgestuft und diente auch dazu, die Zahl der Wehrpflichtigen völkerrechtswidrig zu erhöhen. In Lothringen und Luxemburg kümmerte sich SS-Hauptsturmführer Fritz Castagne als "RuS-Führer Rhein-Westmark" ab November 1942 um die rassischen Selektionen. ▪ Umsiedlungsaktion Am 9. September 1942 verkündete Simon die Umsiedlungsaktion für Luxemburg. Für 1943 war die Umsiedlung von 10.000 Familien (also ca. 35.000 Personen) vorgesehen. Bis 1944 wurden mindestens 1.410 Familien mit ca. 4.200 Personen nach dem Osten, dem Sudetengebiet und Oberschlesien, umgesiedelt. Eine Rückkehr nach Luxemburg war grundsätzlich ausgeschlossen. Ab 1943 kamen zu den aus politischen Gründen umgesiedelten Familien nun in erster Linie die Familien, deren Söhne dem Gestellungsbefehl als Zwangsrekrutierte keine Folge leisteten oder nicht mehr zu ihrem Truppenteil zurückgekehrt waren, hinzu. Von den Umgesiedelten kamen in den Lagern 73 Personen um, darunter 9 Kinder, die besonders unter der schlechten Ernährung und der mangelnden medizinischen Versorgung zu leiden hatten. Die Umgesiedelten sollten nach Aussage des Landrates von Esch/Alzig "wirtschaftlich ausgeschaltet werden". Ihr Vermögen wurde der Deutschen Umsiedlungs-Treuhandgesellschaft (DUT) zur Verfügung gestellt. Diese hatte auch die Aufgabe, bewährte volks- und reichsdeutsche Umsiedler zur Festigung des deutschen Volkstums anzusiedeln. In Luxemburg wurden insgesamt 1.415 deutschstämmige Personen vor allem aus Bosnien und Kroatien (659), aus Südtirol (432), Siebenbürgen (62) und dem Buchenland (134) angesiedelt. Hauptsächlich Bauern und Landarbeiter, die hier Betriebe umgesiedelter Einheimischer erhielten. MfG Robert Hottua